Au 9ème siècle, Charlemagne
établit dans le Revermont un de ses barons, du nom de Manassès, pour garder un
territoire qui allait s'appeler plus tard la Manche de Coligny. Celui-ci
s'étendait sur les premiers chaînons du Jura, depuis Orgelet au nord, jusqu'au
Rhône, près de Villebois, au sud.
Peu après l'an 1000, Humbert aux
blanches mains, fondateur de la dynastie des comtes de Savoie, profite de la
faiblesse du roi de Bourgogne et prend possession de la Savoie et du Bas-Bugey.
Après la mort de Rodolphe III en 1032 , dernier roi de Bourgogne, qui
n'ayant pas de descendance, choisit pour lui succéder Conrad le Salique, son
neveu par alliance et empereur de Germanie.
C'est alors que nos régions passent sous suzeraineté du Saint Empire.
L'empereur exercera une autorité réelle sur le pays de l'Ain mais ce royaume
de Bourgogne deviendra très vite l'apanage des fils de l'empereur qui ne sera
pas véritablement uni à l'Empire.
A cette période d'anarchie et de troubles, la féodalité s'organise et les
seigneuries de Coligny, de Bagé, Villars …. sont créées.
Cette seigneurie sera très importante (1086, Hugues est le 1er
sire). Ces seigneuries autochtones excitent peu à peu la convoitise de leurs
voisins extérieurs à la région. L'autorité impériale est trop lointaine
pour être efficace et l'empereur se décide à nommer le Comte de Savoie
"vicaire impérial" pour le représenter dans ces états. Celui-ci
interviendra fréquemment dans les pays de l'Ain et le plus souvent pour son
profit.
Au 13ème siècle, la féodalité commence à s'affaiblir. Certains
seigneurs disparaissent dans leurs expéditions lointaines, les autres
s'épuisent dans des rivalités sanglantes.
En 1139, Henri IV, roi de France, donne à Amédée II, comte de Savoie,
la seigneurie du Bugey ce qui procure à la maison de Savoie une installation
sur les bords de l'Ain qu'elle entendra parfaire vers l'ouest.
Entre 1118 et 1250, ce fut pour certaines maisons seigneuriales, les
sires de la Tour du Pin et de Thoire, une époque florissante où ils
s'étendirent et s'apprêtèrent, en augmentant leur puissance, à soutenir leur
influence dans les luttes féodales.
Hugues II de Coligny, fit don de terrains pour construire la chartreuse de
Sélignac, avant son départ en croisade où il devait mourir en 1205.
C'est son frère Guillaume de Coligny qui devint seigneur, mais à sa mort en 1228,
ses biens échurent à Béatrice, fille de son frère.
Ses partages consécutifs à des mariages disloquent ce fief entre les sires de
Thoires et de la Tour du Pin.
En 1229, l'empereur du St Empire renonce à ses prestations sur le
royaume de Bourgogne, continuant toutefois à se dire souverain.
La famille de la Tour du Pin cherche à profiter de la dislocation de la
seigneurie de Coligny.
Albert III de la Tour du Pin, épousa, Béatrice de Coligny, fille de
Hugues II, à qui elle apporta en dot plusieurs seigneuries et châteaux, dont
celui de Treffort, faisant ainsi entrer le Revermont dans la propriété d'une
famille dauphinoise. Jalousé, le seigneur de la Tour du Pin se trouve bientôt
en butte aux convoitises du duc Robert de Bourgogne. Les sires de Thoires,
simple vassaux du duc de Bourgogne, virent grandir leur maison par d'heureuses
et riches unions et elle devint une des plus importantes de l'époque féodale.
A la fin du 12ème siècle, les sires de Thoires s'unissent aux sires
de Villars
Les villes profitent alors de cet affaiblissement pour s'organiser et obtenir
des franchises. En 1259, la cité de Treffort obtient une franchise en
retour, les habitants s'engagent à fortifier et à défendre les murs.
En 1272, le Comte Amédée de Savoie acquiert la seigneurie de Bagé
apportée en dot par Sybille de Bagé dernière et unique héritière de ce
fief. (Seigneurie de Bagé)
En 1274, Humbert de la Tour du Pin, frère du défunt Albert, hérite des
biens de sa belle sœur, Béatrice de Coligny, qui se trouvaient alors placés
sous la suzeraineté d'Othon IV, comte de Bourgogne. Peu après, Alix de Meranie,
mère d'Othon IV, princesse Palatine, remariée à Philippe de Savoie, aurait
tenté d'obtenir d'un certain nombre de vassaux de son fils, qu'ils prêtèrent
directement hommage à elle et non à son fils. En d'autre terme, Humbert de la
Tour du Pin, renia les engagements pris par son père et son frère envers le
comte Othon IV de Bourgogne. Une guerre éclata, le château de Treffort fut
assiégé durant plusieurs mois, il ne fut pas prit mais le village fut
incendié. Humbert fut donc contraint par les armes de lui rendre un hommage
solennel en 1274.
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